Le temps des pivoines
Le temps des pivoines, c'est mon temps préféré de l'année (bien, avec celui des lilas, qui arrive pratiquement en même temps). Je ne me lasserai jamais de ces fleurs si magnifiques, si généreuses. Elles ont un tel besoin d'attention qu'elle ne peuvent même pas se contenter d'éclipser toutes les autres fleurs... Même lorsque leur vie est finie, au lieu de faner humblement, elles explosent tout à coup en une spectaculaire trainée de pétales que j'affectionne presque autant que leur éclosion dans mon jardin. Alors que j'écris ce billet en respirant leur parfum, je sais que j'y reviendrai un jour en plein hiver et que je serai en gros, gros manque.
Ici (près de Montréal), les poivoines sont toujours en fleur autour de ma fête, au début juin. Au Saguenay quand j'étais petite, c'était beaucoup plus tard, alors que l'école était déjà finie, voire même en juillet.
Qu'est-ce que les pivoines vous rappellent / vous évoquent? Moi c'est ma grand-mère. Il n'y avait pas de pivoines chez mes parents mais il y en avait une glorieuse et énorme bordure tout autour de la terrasse chez elle, dans sa belle maison à la campagne sur le bord de la rivière. Ma grand-mère, c'est une des personnes les plus importantes de ma vie, une figure toujours si aimante, sensée, ouverte, perceptive et allumée que je suis si chanceuse d'avoir cotoyé durant tout ce temps. Les journées d'été passées chez elle parmi les pivoines, ça ressemble pas mal à mes plus beaux souvenirs d'enfance.
Elle aura bientôt 85 ans et depuis quelques temps, elle ne va vraiment pas bien.